Je ne sais rien de Karin Thaler mis à part que ma mère était sa meilleure amie et qu’elle m’a vu au moment de ma naissance. Peut être qu’elle m’acceptera comme je suis? L’optique de vivre en Allemagne ne me réjouis pas beaucoup. Tout comme être confier à une femme dont je ne connais rien du tout. Ou tout au moins pas grands choses. Si seulement j’avais encore mes jambes et si je pouvais arrêter de parler en mots détacher avec une voix à peine audible et très grave ça m’arrangerais vraiment beaucoup. Je peux toujours rêver mes jambes ne vont pas repousser comme la mauvaise herbe du jardin. Ce qui a été coupé c’est pour toujours. La dame de l’aéroport Daisy de son petit prénom vient de mettre le frein de mon fauteuil roulant au niveau d’une table devant un plateaux repas. Elle dit qu’elle doit partir et que je dois rester ici en attendant Karin Thaler et qu’elle a été prévenue de mon arrivé et que de toute manière les caméras de sécurité surveilleront si il me prend l’envie de sortir par mes propres moyens. Je me contente d’hocher la tête. Je n’ai pas envie de faire d’effort pour parler. Elle croit quoi ? Que je suis un garnement. De toute manière en fauteuil avec les escaliers elle est bien mignonne mais je ne vais pas me payer un sprint. Me voilà seul. Mon plateau est là avec des frites et des saucisses. Je n’ai pas une folle faim. Je prend la tranche de pain que je commence à manger bout par petit bout.